Un petit coup de cinéma

L’affaire Ghosn fait penser à un scénario de cinéma décrivant la chute vertigineuse d’un grand patron, cueilli à la descente de son jet privé par la police. Cela ne rappelle-t-il pas une autre déchéance dont nous assisterions au remake ?

Pour être dans l’air du temps, comme tout bon scénario qui se respecte, un lanceur d’alerte a été présenté comme ayant été à l’origine d’une enquête interne au groupe Nissan. Et le pot aux roses a été découvert sans qu’il soit nécessaire d’identifier un Brutus. Hier adulé, le président honoraire de Nissan est traîné dans la boue. Et l’on en vient à soupçonner un règlement de compte visant sa politique et s’appuyant sur ses travers abondamment décrits. Il aurait eu la coupable intention de renforcer l’alliance entre Nissan et Renault, suscitant en réaction un véritable coup d’état des cadres supérieurs du groupe japonais, la soudaineté de leur réaction accréditant l’hypothèse d’une opération planifiée l’avance.

Sans doute en saurons-nous d’avantage prochainement. Mais comment ne pas être interloqué par le côté troublant du modus operandi de cette opération ? Les grands patrons nous ont habitués à régler leurs comptes dans le silence feutré de leurs bureaux à double porte et à ne pas exposer leurs différents sur la place publique. Ce n’est pas vraiment l’option retenue, Carlos Ghosn étant livré à l’impitoyable vindicte publique, pire que la justice des hommes.

Confirmée, une telle opération alimenterait le plus détestable des réflexes de l’opinion, désignant une victime expiatoire et l’exposant dans l’arène médiatique de notre temps avec l’intention cachée de réorienter l’entreprise. Cela aussi rappelle quelque chose, quand un haut dirigeant chinois tombe pour corruption pour ne pas appartenir au bon clan. Tout cela se résout par un petit coup de cinéma.

16 réponses sur “Un petit coup de cinéma”

  1. Bien, maintenant que tout le monde est tombé d’accord sur la nature du scénario hollywoodien, reste à savoir si les producteurs sont franco-japonais ou seulement japonais ?

    Nous allons le savoir rapidement. Dans le premier cas tout est déjà arrêté et après un délai de décence, La solution sera présentée à nos yeux esbaudis. Le second cas équivalant à un Pearl Arbor économique contre Renault, et donc contre l’état français participant au capital. Une guerre-éclair économique qui ne peut que combler Trump et qui va se voir, mais avec quelles conséquences ?

    1. 3 types de bénéficiaires évidents et différents.
      1) Groupes automobiles concurrents : Toyota, Volkswagen, Général Motors
      2) États : USA, Japon (ce qui revient au même que les USA, la fierté retrouvée en plus), l’Allemagne industrielle (via l’OTAN et son besoin d’être redevable à l’Oncle Sam pour maintenir son atlantisme mis à mal depuis Trump).
      Cela va-t-il calmer les ardeurs d’armée européenne de Macron et Merkel ?
      3) Les compagnies automobiles non traditionnelles liées à l’électronique: les Apple et autres Uber qui ont besoin de divisions pour mieux monter .
      On peut même y voir les intérêts croisés entre ces 3 catégorie .

  2. Une sacrée humiliation pour Bercy, il a fallu que ce soient les Japonais qui aillent chercher des poux à Gohsn. Ah les méchants ! 😉

  3. Que les petits poissons travaillant pour Renault ou ses fournisseurs se rassurent, la politique sociale du groupe restera la même, privilégiant les hausses salariales, la sécurité de l’emploi et le bien-être au travail :

    Renault : Carlos Ghosn reste PDG, Thierry Bolloré assure l’intérim

    https://www.sudouest.fr/2018/11/20/renault-carlos-ghosn-reste-pdg-thierry-bollore-assure-la-direction-executiv-5583267-705.php?utm_source=newsletter&utm_medium=email&utm_campaign=MaNewsletter&utm_term=20181121

  4. Il en va de nos libertés de citoyens camarades !

    « On a entendu parler de la Concorde. La Concorde, ça n’est pas possible » , nous assène un pouvoir aux abois, ne pouvant se permettre un tel coup de poker , qu’à partir du moment, où il peut continuer pouvoir compter sur le soutien inconditionnel d’une gauche méconnaissable.

    Cette gauche, ces directions ouvrières, ne pouvant pas ne pas savoir que historiquement dans absolument tous les pays du monde, La République est fille de la Révolution, ne peut pas continuer comme elle le fait à se réfugier dans le déni, à protéger un tyran !

    Samedi 24 novembre les gilets jaunes iront occuper la Place de la Concorde, et rien n’y personne ne pourra les en empêcher, parce que les gilets jaunes sont plébisciter par le peuple français, parce que les revendications des gilets jaunes, demandant la justice fiscale, sont républicaines.

    La Place de la Concorde était anciennement la Place de la Révolution, quand le pouvoir n’était pas incarné par une petite poignée de mandarins, autours d’un homme providentiel, au service d’une minorité, mais par des principes républicains, voulant que le seul régime légitime, c’est le pouvoir du peuple, par le peuple, pour le peuple .

    Le peuple, et principalement le peuple de gauche, à travers ses représentants politiques unis, va déposer une autorisation de rassemblement sur la Place de la Concorde pour ce samedi 24 novembre 2018, et les choses se passeront avec les gilets jaunes, normalement, calmement, dans la concorde.

    Comment un président de la république mal élu, ayant rassemblé sur son programme un gros 10% des français, peut-il s’opposer à la majesté d’un rassemblement de un million de citoyens souverains un samedi après midi, sauf changer la nature du régime et porter un coup mortel à la République ?

    Il en va de la sauvegarde de nos libertés publiques, du principe républicain.

    Les directions su PS, du PCF, du NPA, de LO, du POI, du POID, la CGT, FO et la FSU, doivent déposer une autorisation de rassemblement sur la Place de la Concorde le samedi 24 novembre 2018, sur les mots d’ordre :

    Défense des libertés démocratiques et soutien au gilets jaunes et leurs revendications.

    Dans le cas contraire la Concorde n’existera plus, et les gilets jaunes soutenus par le prolétariat et la jeunesse, occuperont la Place de la Révolution, là elle fera tomber la tête d’un tyran, au nom de la République, une autre République, une République Sociale, juste et progressiste !

    1. « Comment un président de la république mal élu, ayant rassemblé sur son programme un gros 10% des français, peut-il s’opposer à la majesté d’un rassemblement de un million de citoyens souverains un samedi après midi », faudra m’expliquer quand même pourquoi 1 million de personne comme tu dis (à priori 4 fois moins suivant les déceomptes) seraient plus légitime que les 8 656 346 électeurs de Macron au 1er tour.

      1. Mais parce que Macron dans son programme électoral, si avait inclus la suspension des libertés démocratiques, il aurait atteint un gros 656 346 électeurs, pas plus !

      2. Si les Gilets jaunes bloquaient réellement le pays comme ils l’avaient annoncé, ce que j’assimilerai à une gréve générale reconductible, et recevaient encore et toujours le soutien de 80% de la population, pour ce qu’on peut en croire des sondages, alors, oui, ils seraient « légitimes ».
        Resterait la question épineuse mais centrale, incontournable, du « comment » faire advenir, à l’issue de ce blocage issue de la société civile, une réponse politique pertinente à la nouvelle situation.
        Pour ma part je ne vois que de nouvelles élections.

        1. « Pour ma part je ne vois que de nouvelles élections. »

          Alors fissa, que la gauche se mette au service des gilets jaunes, parce que les partis qui vont se mettre à la tête des damnées de la terre, gagneront les élections !

          http://www.revolutionpermanente.fr/Repression-Gilets-Jaunes-Interdit-de-manifester-samedi-a-la-Concorde

          http://www.revolutionpermanente.fr/Gilets-jaunes-Martinez-adapte-son-discours-mais-maintient-la-paralysie-syndicale

          La politique de Martinez est entrain de frayer la voie au fascisme !

        2. RV
          Ce n’est pas encore une grève générale mais il faudrait peu de choses pour qu’on s’y achemine, si les corps intermédiaires étaient à la hauteur, je veux parler des syndicats.
          C’est le moment où jamais pour lancer la grève générale ou tout au moins un mouvement organisé d’envergure, avec des revendications à l’appui, et rêvons un peu, des revendications où écologie et social s’épauleraient mutuellement. Pour traiter, enfin les problèmes en amont.

          Je signale que nombre pompes à essence sont en pénurie à certains endroits, que moult grandes surfaces sont bloquées … Ils font ce qu’ils peuvent, je te rappelle que le mouvement était prévu pour durer le temps d’un samedi ….

    2. @Eninel
      « parce que les gilets jaunes sont plébisciter par le peuple français »
      Euh, là vous allez peut-être un peu vite en besogne… 🙂

      1. 70% de soutien (et selon BFM TV !).
        La question n’est donc pas s’il y a ou non soutien (plébiscite) mais jusqu’où et jusqu’à quand ce soutien peut aller.

      2. faut-il croire les sondages ?
        http://www.odoxa.fr/sondage/mobilisation-gilets-jaunes-a-paris-soutien-francais-samplifie/
        – 77 % – Les Français sont plus nombreux encore à justifier le mouvement des gilets jaunes de samedi prochain qu’ils ne l’étaient la semaine dernière (77 %, +3 points par rapport à la semaine dernière) 56 %
        – 56 % – L’image des gilets jaunes est bonne et les Français ne les trouvent pas violents (62 %). En revanche, ils ne sont pas jugés efficaces (56 %)
        – 66 % – Les deux tiers des Français (66 %) estiment que le mouvement doit se poursuivre
        – 82 % des Français considèrent qu’Emmanuel Macron et le gouvernement doivent annuler les hausses de taxes prévues sur les produits pétroliers

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